Un message important à toutes celles qui veulent se lancer dans les lissages
Je reçois souvent des messages de personnes motivées, passionnées par la coiffure, qui veulent se lancer dans le lissage et qui me posent la même question :
“J’ai fait une formation en lissage, puis-je m’enregistrer comme auto-entrepreneure ?”
En France, le métier de coiffeur est une profession réglementée.
Cela veut dire qu’il faut impérativement avoir le CAP Coiffure pour exercer en tant que coiffeur, que ce soit à domicile ou en salon, même si vous ne faites “que du lissage”, que du brushing ou que de la coiffure événementielle. Toutes ces pratiques regroupent un seul et même intitulé de métier en France : COIFFEUR
Vous pouvez ensuite vous spécialiser dans ce que vous aimez : lissage, coiffure mariage, coloration, etc. Mais le point de départ, c’est le CAP. On est coiffeur diplômé avant d’être spécialiste.
Attention aux fausses formations :
De plus en plus de femmes se lancent dans les lissages après avoir suivi des formations très coûteuses, parfois à plus de 1000 € pour 2 ou 3 jours. Malheureusement, beaucoup de ces formations sont proposées par des personnes non diplômées, non qualifiées, uniquement motivées par l’argent.
Elles donnent parfois une attestation en vous promettant que cela suffit pour créer une micro-entreprise. C’est faux et illégal.
Et pour avoir récupéré plusieurs élèves issues de ces formations, elles n’apprennent rien, sortent sans comprendre les bases du lissage, sans aucune notion d’ingrédients ou de chimie cosmétique, qui sont pourtant fondamentales pour manipuler ce type de produits.
Légalement, que dit la loi ?
Pour ouvrir une micro-entreprise en tant que coiffeuse, vous devez justifier du CAP Coiffure (ou équivalent reconnu).
Sinon, vous n’avez pas le droit d’exercer.
Créer une micro-entreprise avec une activité différente (par exemple : prothésiste ongulaire, esthétique, vente…) mais pratiquer des lissages ou des soins capillaires, c’est :
- De la fausse déclaration d’activité
- De l’exercice illégal d’une profession réglementée
- Du travail dissimulé
Et les conséquences peuvent être graves…
Que se passe-t-il si on s’enregistre quand même, sans diplôme ?
Prenons un exemple très concret :
Une personne sans CAP fait un lissage à une cliente.
Quelques jours plus tard, la cliente fait une allergie importante (brûlures, démangeaisons, perte de cheveux, etc.) et décide de porter plainte.
Résultat :
• La personne n’a pas le droit légal d’exercer, donc aucune couverture juridique.
• Elle n’a pas d’assurance professionnelle, car les RC Pro coiffure sont réservées aux coiffeurs diplômés.
• Elle devra payer elle-même tous les dommages, sans aide : soins, préjudices physiques ou moraux, perte de revenus… Cela peut vite s’élever à plusieurs milliers d’euros.
Même si l’allergie est imprévisible, même si le produit est naturel et autorisé (aux normes européennes), cela ne protège pas la personne qui exerce illégalement.
Si elle avait été coiffeuse diplômée et assurée, l’assurance aurait pris en charge ces risques, comme dans tous les métiers de la beauté où les allergies sont possibles.
Et en plus de cela, elle encourt :
• Une plainte pénale
• Un redressement URSSAF
• Des sanctions pour travail dissimulé et fausse déclaration
Mais ...
Bonne nouvelle : le CAP est accessible !
Beaucoup de femmes hésitent à se reconvertir, pensant que le CAP est long ou difficile.
Mais il est tout à fait possible de le passer en 9 mois (de septembre à mai) dans certains cas, comme si vous avez déjà le bac.
Dans ce cas, vous ne repassez que les matières professionnelles, pas les générales.
Le programme est clair, structuré, et surtout accessible, car il couvre les bases essentielles de la coiffure : coupe, couleur, lissage, soin, hygiène, matériel… Ce n’est pas un programme difficile ni trop technique.
Tu peux tout à fait le suivre en reconversion professionnelle, même en parallèle d’un emploi ou d’une vie de famille. Il existe des formations à distance ou en présentiel, selon tes préférences.
C’est le meilleur investissement pour faire les choses bien, s’installer légalement, être assurée, et travailler en toute sécurité.
Ce message n’est pas là pour juger, mais pour vous protéger, vous informer, et vous encourager à choisir la bonne voie professionnelle.
Vous méritez de vivre de votre passion, dans le respect des règles et avec la fierté d’être reconnue comme une vraie coiffeuse.
Si vous avez des questions ou besoin d’infos pour régulariser votre situation ou élaborer votre future conversion, je suis là.